C’était il y a 3 ans déjà. Dans un lexique relatif à la guerre, Emmanuel Macron annonçait des mesures inédites prises pour endiguer l’épidémie de COVID 19. La France confinée a dû se réinventer, bon gré mal gré. Si certains se sont facilement adaptés, d’autres ont freiné des quatre fers. Quelques mois plus tard, les effets de cette crise se sont fait ressentir, bien au-delà de l’aspect sanitaire, bien au-delà aussi de l’aspect économique auquel on s’attendait.
Ce bouleversement de nos habitudes, cette ouverture soudaine sur d’autres façons de faire, cette interrogation quant aux “essentiels”, a remis en question beaucoup de choses. Ce qui était encore à peine sous-terrain jusque-là touche désormais la plupart d’entre nous. On assiste à une véritable quête de sens tant dans la vie privée que dans la vie professionnelle, on aspire à un équilibre entre ces deux aspects, à une reconnexion avec la nature, avec soi, et non pas à une décroissance mais un questionnement sur la croissance.
Dans ce contexte de prise de conscience, les grands acteurs de l’industrie de la mode, reconnue comme l’une des plus polluantes au monde et tristement célèbre pour ses abus éthiques (le scandale des Ouïghours, l’effondrement du Rana Plaza, ouvriers marocains noyés dans leur atelier sans issue de secours inondé par la pluie…) sont-ils encore en mesure de continuer dans la folie du “toujours plus” ? Ont-ils encore le pouvoir de le faire dans la logique du “on a toujours fait comme ça” ?