CONSCIOUS FASHION

Durant le cycle de vie d’un produit la répartition de son impact environnemental serait de 40% durant sa conception (matière, confection, transport) et de 60% durant son usage, c’est à cet impact que nous allons dédier l’article de ce mois.

Décomposons les 60%, cela inclut : de l’électricité, de l’eau, des détergents, et des microfibres polluantes.

L’électricité, nos appareils d’entretien consomment beaucoup d’énergie. Plus d’un quart de la facture d’électricité des ménages français correspond à l’utilisation du lave-linge, sèche-linge et lave-vaisselle d’après une étude de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) réalisée en 2016. Cette consommation renforce notre dépendance aux énergies fossiles destructrices de l’environnement.

L’eau, le saviez-vous ? une machine à laver de 5kg de linge consomme jusqu’à 80 litres d’eau par machine. Une famille de 5 personnes réalise en moyenne 1 machine par jour, soit 560L par semaine, soit 29,200L par an.

L’eau est une ressource épuisable, nous avons tendance à l’oublier. Même la recycler nécessite encore beaucoup d’énergie.

Les détergents, se sont tous les intrants de notre machine : lessive, agent blanchissant, adoucissant… actuellement 95% des lessives vendues dans les supermarchés sont issues de la pétrochimie, elles comportent des perturbateurs endocriniens, des sulfates, des parfums ou encore des phénols, des agents cancérigènes et allergisants pour l’homme, non dégradable et non filtré par les stations d’épurations qui vont polluer les rivières puis les océans. 
Dans cette même lessive, il y a seulement 20% de produits actifs le reste est de l’eau. Nous achetons donc 80% d’eau…

Les microfibres, à chaque lavage notre linge libère des microparticules lorsqu’il est lavé. S’il s’agit de vêtement en fibres synthétiques (acrylique, polyester,) elles relâchent des micros plastiques. Toutes ces particules sont trop petites pour être filtrées par nos machines à lavés et dans les stations d’épurations et elles représentent entre 15% et 30% des 9,5 millions de tonnes de fibres/plastiques déversées chaque année dans la mer.

En 2025, les filtres à microparticules seront obligatoires sur les machines à laver neuves. Une bonne nouvelle, mais d’ici là le déversement des particules continue.

Microfibres récupérées dans un pochon de lavage de la marque @Guppyfriend.
Source @ReFashion

La gestion de la fin de vie des vêtements, les français se séparent de leurs vêtements à hauteur de 9kgs par an et par personne. A l’échelle de l’Europe c’est 4,000,000 de tonnes de textiles jetés par an.

Sur le territoire, c’est seulement 32,5% des textiles collectés qui sont valorisés par l’organisme EcoTLC/ReFashion.

Gérer ces déchets coûte cher. Trier, transporter, recycler, voir brûler.

Comment agir, comment réduire cet impact ?

Trop longtemps, les marques ont cru que leur travail, leur responsabilité s’arrêtait lorsque le vêtement était dans les mains de son acheteur. Maintenant, que nous avons connaissance de l’impact, même disons-le, du coût environnemental d’un vêtement, une marque a une responsabilité sur les 60%, du moins elle se doit d’accompagner son usage avec les meilleurs conseils qui soient, pour être un peu plus doux avec la planète et plus durable dans le placard.

Voici nos propositions :

1 Fabriquer des vêtements, durables, résistants.

Exclure les matières de médiocres qualités et les confections approximatives. A quoi bon avoir vanter les mérites de votre produit pour le voir déteindre, craquer, boulocher, vriller, au bout de deux lavages ?… puis le voir être délaisser dans la penderie, ou pire être jeté et perdre un client déçu.

On y perd sur tous les plans.

2 Contribuer à la retouche et la réparation des produits.

Si vous le pouvez, intégrer un service de retouche à votre marque ou conseiller des services en lignes ou de proximités avec qui vous avez établi un partenariat. Vous pourrez ainsi orienter vos clients vers ses services/partenaires.

3 Créer votre guide d’entretien.

Pour qu’il ne soit pas approximatif, l’idéal est de passer par la case de test en laboratoire, cette étape se réalise durant la phase de développement produit. Vous pourrez ainsi récupérer une mine d’information sur la durabilité de votre produit.

Sinon les tests maisons sont assez efficaces ! Portez, lavez, observer, mesurer, … faites tester à votre entourage, et récupérer leurs commentaires.

Pour les lessives, orientez vos recommandations vers des méthodes écologiques : lessives maison à la composition simple (exit les huiles essentielles non biodégradables) et recommandez des lessives certifiés Écolabel.

Pas de sèche-linge

Sac de lavage pour retenir les micros-particules

Réduire l’essorage permet de diminuer la facture d’électricité mais surtout préserve vos vêtements d’une usure prématurée et diminue l’usage du repassage (les vêtements sont moins froissés) …

4 Ventes et dons.

Pour éviter de jeter les produits, sensibiliser votre communauté, accompagnez-les en recensant des actions solidaires et vertueuses.

5 Recyclage.

Pour le deuxième cycle de vie du produit, vous pouvez mettre en place, là aussi, un partenariat d’upcycling. Patch, customisation, voir remodélisation du modèle comme peut le proposer @wornwear de Patagonia.

 Pour le troisième cycle de vie du produit, intégrez votre propre collecte de recyclage ou mutualiser le avec une autre marque partenaire. Il faut absolument valoriser cette source renouvelable.

Vous l’aurez compris, fabriquer des produits durables et accompagner leurs entretiens et même leurs fins de vies, peut contribuer de façon significative à réduire son empreinte environnementale et créer un écosystème vertueux autour de la marque.

source @unspash

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Claire

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